La réforme de la validation des acquis de l’expérience (VAE) en novembre 2022 a relancé une des plus belles idées de promotion sociale (la VAE !), devenue pourtant la hantise des DRH. Jadis trop administrative, trop longue, trop déceptive… la VAE rénovée s’est désormais parée de nouveaux attributs : elle peut concerner un seul bloc de compétences par exemple, et non plus un diplôme ou un titre pro dans son intégralité. Elle peut même être « inversée », selon la dénomination impropre qui lui a été récemment attribuée, lorsqu’elle concerne des jeunes… sans véritable expérience !

Le meilleur des deux mondes

Le Gouvernement a frappé fort en mixant la VAE avec sa plus belle réussite (sa politique d’alternance), pour créer en mai 2023 le nouveau « Contrat pro VAE ».

Le Contrat Pro VAE est mobilisable à tout âge (et non plus seulement pour les moins de 26 ans) ; aucune contrainte n’est imposée sur le niveau de la certification (à l’inverse de la Pro-A, qui ne concernait que les Bac+2 max). Et ce n’est pas tout, car le contrat pro VAE peut être non seulement conclu avec un nouvel entrant (ce qui était le cas du contrat pro classique), mais également avec un collaborateur déjà en place (comme la pro-A).

Et comme le dispositif permet de mobiliser de la formation en situation de travail et de bénéficier d’un financement solide (jusqu’à 9 K€), le contrat pro VAE répond parfaitement aux besoins des entreprises.

Même si l’Etat a souhaité limiter à 5 000 le nombre de CPRO VAE en 2023, il y a fort à parier que si le dispositif retient l’attention des entreprises, il se développera rapidement. Une manière de pouvoir répondre à l’objectif de l’Etat de passer de 30 à 100 000 VAE par an, et de poser la première brique d’un système de formation professionnelle reposant sur l’alternance tout au long de la vie.